Sol Hee est du genre à avoir été gâtée par la nature. Si elle n'a pas connu ses parents, il est une chose qui est certaine, ils devaient être beaux. Mademoiselle Chim est pleine de grâce est de charme, et elle en est consciente et en profite pleinement, ce qui lui permet de faire tourner des têtes et chavirer des cœurs. C'est sur, elle n'est pas bien grande et dépasse juste le mètre soixante, mais cela n'empêche pas le fait qu'elle ait d'autres atouts, comme ses grandes jambes, et des formes là où il faut et comme il faut... Elle est musclée aussi la Sol Hee, pas trop, juste ce qu'il faut, comme toujours, pour ne pas avoir l'air d'une inconditionnelle du canapé, ou à l'inverse d'une championne de natation. Son visage est assez petit et rond laissant paraître, parfois voir souvent à tord, une énergie débordante. Ainsi elle détient deux grands yeux noirs bridés, qui trahissent facilement sa joie mais rarement les quelques autres émotions qui lui arrive de ressentir. Elle porte souvent du maquillage, sombre, peut-être pour essayer de se cacher des autres ou se cacher d'elle-même. Qui sait ? Une chose encore pour laquelle on ne peut pas avoir de doute, c'est que la demoiselle sait comment se mettre à son avantage. Toujours à la pointe de la mode, avant tout le monde. Souvent en robe, toujours en talon, c'est Sol Hee tout craché. Jamais au grand jamais elle ne pourra s'habiller de façon désordonnée en public.

Malgré les apparences qui la montre comme une jeune fille gentille et pétillante, Chim Sol Hee est complètement différente. Lorsqu'elle sourit, chose rare, c'est souvent un mauvais signe, soit elle prépare une vengeance, soit elle est contente de vous voir souffrir. Elle est comme ça, cette jolie demoiselle : sadique.
C'est surement à cause des évènements qu'elle a traversé, qu'elle a des sentiments, voire des ressentiments en elle depuis sa plus tendre enfance, et qui se sont développés durant son adolescence. Par conséquent, elle prend les gens de haut, même si elle les respecte ou les apprécie, pour instaurer une distance avec ces mêmes personnes, par peur de s'attacher à elles et de finir blessée ou de les blesser elle-même à cause de sa vraie personnalité.
En effet, Sol Hee est de nature fragile, et elle n'a pas beaucoup de courage. C'est une chose qui peut paraître incompréhensible aux yeux de beaucoup. C'est une des raisons étranges qui fait qu'elle montre aux autres par son apparence une grande confiance en elle. De même, la miss Chim ne fréquente en général que des gens qu'en principe elle n'aimerait pas, pour être sûre de ne rien attendre d'eux, elle est toujours accompagnée de gens encore plus sombre qu'elle et n'ayant aucun point commun avec elle.
Dans tout ça, Chim Sol Hee est perdue, ne savant pas à qui ou à quoi se fier pour bâtir la personne qu'elle veut être.

Chaque nuit de chaque année depuis un certain jour de mon enfance, j'ai le malheur de refaire le même cauchemar, me mettant sans cesse mal à l'aise, me triturant l'esprit, me torturant, me rongeant de l'intérieur... Bref, ce rêve raconte celui de mon dernier jour parmi ma famille, ma vrai famille, celle avec qui je suis liée de sang... Le cauchemar prend scène dans la grande demeure chaleureuse de mon grand-père, où je suis en compagnie de mon cousin qui avait à l'époque presque mon âge. Je me souviens que la maison était immense, pleine de meubles anciens, très anciens, et d'œuvres d'arts qui ressemblaient pour moi à ce moment, du haut de mes cinq ans à de grands gribouillis ternes et dénués de sens. Ainsi, dans mon rêve, je me voyais jouer dans une pièce immense en compagnie de ce fameux cousin. Puis viennent ce mêler des souvenirs d'une autre époque, comme dans un de ces vieux films, une sorte de flashback en couleurs sépia. J'y vois à chaque fois une voiture dont le pneus crissent violemment sur la route puis des cris de frayeur, ensuite une explosion puis plus rien. Enfin, je vois les flammes, des flammes qui s'échappent d'une des voitures, et à l'intérieur une jeune femme asiatique, ensanglanté, mais avec un visage serein. J'en avais déduis, quand j'étais petite, que cette partie de mon rêve constituait la mort de ma mère, et peut-être aussi celle de mon père. Puis enfin, le rêve reprenait son cours dans la demeure de mon grand-père, mais cette fois, je me retrouve face à lui, dans la force de l'âge, mais les traits sévères, presque impitoyables.
"-Tu es une bâtarde, Sol Hee, tout est de ta faute, parce que tu es née. Tu es différente, c'est ce qui fait que tu n'aurais pas dû exister. Je te bannie à jamais de notre famille et de notre demeure. Notre nom n'est plus le tien, et le sang qui coule dans tes veines est corrompu et ne peut-être considéré comme celui de notre famille." Alors ainsi, j'avais été placé dans une famille dite "d'accueil" qui prit la peine de me rappeler à quel point je pouvais être insignifiante, et ce jusqu'à ce qu'un jour on décida de me mettre à la rue. C'est ainsi que depuis trop longtemps pour que je m'en souvienne je suis pensionnaire de l'Internat.